MARATHON DE MARSEILLE / RUN IN MARSEILLE : CHAUD, CHAUD, CHAUD ...
Lorsque j'ai passé 5 jours à Marseille l'an dernier, à l'occasion de la course Marseille-Cassis, je suis (re)tombée complètement sous le charme de cette ville, mes souvenirs d'enfance étant très lointain (mon père y étant né, j'y allais régulièrement enfant pour voir mes grands-parents).J'avais entendu parler du Marathon de Marseille, repris cette année par ASO mais je le trouvais un peu proche de mes échéances de rentrée. Mais c'était sans compter sur mon marathon blues qui a suivi mon superbe marathon du Mont St Michel.Bref, 2 jours après, j'étais inscrite et mon hôtel réservé. Le magnifique parcours me branchait trop même s'il faudrait le faire 2 fois, le Marathon de Marseille se déroulant sur 2 tours.Pas évident de préparer un marathon lorsqu'il a lieu aussi tôt dans la saison. Pendant l'été, je suis beaucoup moins organisée que pendant l'année scolaire. En juillet, vacances en montagne : les sorties en D+ viennent donc remplacer les séances fractionnées.Je commence le gros de ma prépa fin juillet à mon retour, peut-être un peu tard, même si mes prépas homemade sont plus souples.En revanche, il me manque le principal : la chaleur !!!Alors que nous sommes au mois d'août et que je suis dans le sud-ouest, il fait 15 degrés lors de mes morningruns et même lorsque j'effectue des séances plus tard dans la journée, il fait maxi 23-24 degrés.Plus l'échéance du Marathon se rapproche, plus la météo redeviens estivale sur l'ensemble de la France et surtout sur le sud, avec des températures quotidiennes avoisinant, voire dépassant les 30 degrés.J'ai beau aimer courir par beau temps, je déteste faire une sortie et encore plus une course lorsqu'il fait trop chaud et ce n'est donc même pas envisageable pour 1 marathon.Départ à Marseille la veille de la course, toute seule : c'est mon week-end rien qu'à moi !!! Après avoir retiré mon dossard, je passe par le Vieux Port et me laisse tenter par une excursion en bateau, l'après-midi, vers les Calanques. Idéal pour profiter du coin sans trop marcher et me fatiguer.Erreur fatale : au bout d'1 heure de bateau je commence à avoir un gros mal de mer qui bien sûr se termine très mal !!! Résultat, je suis vaseuse pour tout le reste de la journée avec de gros maux de ventre. Génial la veille d'un marathon !!!J'arrive quand même à avaler une assiette de pâtes avant de rentrer à l'hôtel !!!Je prépare toutes mes affaires pour la course et au dodo !!!Jour J Réveil à 5h15 pour avoir le temps d'avaler un petit déjeuner dans ma chambre (celui de l'hôtel étant servi trop tard) et me préparer tranquillement.Départ de l'hôtel prévu vers 6h45-7hAu réveil, j'ai toujours mal au ventre même si ça va mieux qu'hier soir (mais peut-être y a t-il aussi du stress) et je ne sais pourquoi, une petite douleur est apparue à Achille droit alors qu'il me laissait tranquille depuis au moins 1 anEspérons que ça disparaisse ou du moins reste léger pendant la course !!!Une fois prête, direction le Vieux Port qui est encore très calme, éclairé par la lumière du soleil levant.Je dépose mon sac aux consignes et me dirige vers le départ qui a lieu près des docks devant l'énorme cathédrale La Major.Je rejoins ensuite Florent ( @paulmatwinch) avec qui on s'est donné rendez-vous à l'entrée du sas.Il fait le Semi mais le départ étant commun avec celui du Marathon, nous sommes dans le même sas en fonction de nos objectifs respectifs Il fait déjà chaud même s'il n'est que 8h30. Je sens que l'on va beaucoup souffrir !!!En plus de mes 2 gourdes ceinture, j'ai une bouteille supplémentaire de Powerade à la main.Le départ est donné et le meneur d'allure 3h45 étant devant moi, je me dis que je vais le suivre puisque c'est mon objectif mais, je me rends vite compte qu'il est beaucoup trop rapide. Il est au moins 50m devant moi et ma montre affiche 5,10 au kiloJe continue quand même ayant de bonnes sensations et arrivant même à discuter avec Florent en courant.La 1ère montée, sur l'avenue de Paris, attaque bien et est surtout très longue. Ça redescend ensuite mais le répit est de courte durée, car le parcours recommence vite à monter avec l'interminable ascension de la rue Paradis qui a plutôt des allures d'enfer (même si le Paradis est censé se trouver en hauteur). Mon entraînement régulier en côtes me permet tout de même de bien la négocier mais je pense que tout à l'heure, au 2ème passage, ça sera beaucoup plus dur. On revient sur l'avenue du Prado. C'est plus plat mais il y a moins d'ombre que dans les rues étroites et je commence déjà à souffrir de la chaleur. Ce n'est que le km 8 : ça promet !!!Des bénévoles nous arrosent avec de l'eau contenue dans de grosses bassines !!! Là sur l'instant, je suis volontaire pour un Ice Bucket Challange ou même plusieurs !!!Au ravito du 10km à l'entrée du Parc Borely, je me vide d'ailleurs une bouteille sur la tête et le haut du corps. Je le ferai ensuite tout le reste de la course, à chaque ravito, moi qui ai pour habitude de ne jamais m'y arrêter emmenant tout ce qu'il me faut avec moi.À ce stade, même si j'ai ralenti par rapport au départ (trop rapide avec mon meneur d'allure pressé) je suis encore dans l'allure de mon objectif à 5,20 au kilo même si je dois par moment un peu forcer pour m'y maintenir.Je perds un peu de vitesse en arrivant sur la corniche avec une petite montée et la chaleur est de plus en plus insupportable. Par ailleurs, même si Achille droit me laisse tranquille, une douleur à la cuisse s'est réveillée : soit ça va passer au bout d'un moment comme souvent, soit risque descendre dans le genou.Retour sur le Vieux Port et 1er tour bouclé. J'ai perdu un peu de vitesse mais je me dis que c'est rattrapable. C'est surtout le moment oú les 2 groupes se séparent : les Semi-marathoniens tournent vers la ligne d'arrivée et les marathoniens continuent sur la Rue de la République.Et là, brusquement, je me retrouve pratiquement seule. Il n'y a même pas une dizaine de runners devant moi et encore, on ne joue pas du coude à coude. Quand au public, il est totalement inexistant. Sans doute l'était-il avant mais avec le flot des runners je ne m'en étais pas rendu compte.La chaleur est de plus en plus insupportable et ma douleur à la cuisse n'a pas disparu. Je sens que cette 2ème partie de course va être très très difficile et qu'il va falloir énormément utiliser le mental. Les 2 longues montées de l'avenue de Paris et la rue Paradis me semblent encore plus interminables qu'au 1er passage et surtout beaucoup plus dures et ma vitesse se réduit de plus en plus.Autour de nous la ville continue de vivre comme si de rien n'était. Je sais que Marseille est la patrie du foot mais comment peut-on montrer aussi peut d'intérêt pour 1 événement sportif qui se déroule devant soi. Les rares personnes qui nous encouragent sont les touristes.Devant le faible nombre de marathoniens, l'organisation semble s'être relâchée. La circulation a été en partie remise dans les rues et il n'est pas rare que des vélos soient dans les voies que nous empruntons voire que des voitures nous coupent la route.Le pire c'est dans le parc Borely où nous nous retrouvons à courir au milieu des promeneurs, des enfants qui jouent et des runneurs du dimanche : inadmissible !!! Il y même une mère de famille qui me coupe la route avec sa grosse poussette. Je lui hurle dessus !!!Tous les runners que je dépassent semble être en difficultés : visages crispés, beaucoup marchent ou s'arrêtent, certains ont des malaises ... Je vois beaucoup de dossards 3h30 voire 3h15 bien loin de leur objectif.Avec la chaleur et la rétention d'eau, mes doigts ont doublés de volume. Mes mains ressemblent à celle de la tante d'Harry Potter quand il lui jète un sort au début du prisonnier d'Azkaban. Mon objectif de chrono du jour s'est envolé depuis longtemps et je peux tout juste espérer un RP de quelques secondes même si mon allure baisse de plus en plus. J'ai chaud, j'ai mal ... La seule chose qui me reste est le MENTAL !!!NE JAMAIS RIEN LÂCHER, ALLER JUSQU'AU BOUT ... Parce que c'est avant tout ça le marathon !!! Être FINISHER à tout prix parce qu'on va au-delà de ses limites quoi qu'il arrive.Parce qu'une fois qu'on a passé la ligne d'arrivée et même si on est déçu par son chrono sur le moment, on se dit qu'on a quand même couru 42 bornes alors que nos premiers runs, lorsqu'on était débutants n'en faisaient pas plus de 2 !!!Chercher comme à chaque fois des images positives : mes enfants qui comptent sur moi pour que je leur ramènent ma médaille finisher, les runs avec mon grand, les personnes qui comptent beaucoup pour moi, l'ami runner que j'aimerais bien accompagner sur son 1er marathon et même mes prochains marathons (oui, je sais, c'est un peu dingue de penser à mon prochain marathon alors que je suis en train de morfler grave sur celui-ci mais au moins à Bruxelles le 5/10 et La Rochelle le 30/11, je suis sûre de ne pas avoir une chaleur étouffante, ou alors il faut s'inquiéter pour notre climat planétaire),J'essaye quand même de profiter de la vue superbe lors de mon 2ème passage sur la Corniche : la mer d'un bleu profond parsemée de voiliers, les îles du Frioul avec son célèbre Château d'If ...Les panneaux kilométriques défilent mais alors que les nombres sur les kilomères augmentent ma vitesse continue de diminuer et c'est de plus en plus dur. J'ai envie de pleurer !!!Je ne suis même plus sûre d'arriver à finir sous les 4 heures. Le dernier kilomètres sur le Vieux Port me paraît interminable et surtout se déroule dans l'indifférence générale alors que nous sommes dans l'un des lieux les plus touristiques de Marseille. Les gens se baladent, font la queue pour accéder aux bateaux- excursions mais ne voient même pas passer les runners. Même au niveau de la ligne d'arrivée il n'y a pratiquement personne.C'est donc presque machinalement que je la passe un peu comme si je terminais ma SL du dimanche matin quand j'arrive devant chez moi.Pas cette émotion ou ce petit côté magique ressenti lors de mes précédents marathons.Non, juste un soulagement et une délivrance !!!J'entends vaguement le mec au micro prononcer mon nom et mon chrono. Il faut dire que vu le nombre et la fréquence des arrivants, il peut de permettre de faire ça !!Florent et son amie m'attendent sur la ligne d'arrivée : ça fait plaisir de voir des supporters !!!Chrono final : 3h58'48" Bien loin de mon objectif mais tout de même sous les 4 heures.Je suis déçue, je ne vais pas trop faire la difficile vues les conditions de course. J'ai d'autres courses en perspective et d'autres possibilités de battre mon RP C'était tout de même une belle course du moins par son parcours !!!À beaucoup courir, je deviens trop gourmande !!! Avant être en sub 4h était mon but absolu, mon objectif pour 2014, mais après y être arrivée au Mont St Michel dans de bonnes conditions climatiques, je me suis mise à rêver de mieux.Alors 1 minute en plus ou en moins, ça peut paraître dérisoire ... Là c'était en plus mais vue la chaleur étouffante et le fait que j'ai couru pratiquement toute ma 2ème partie de course au mental, ce n'était pas si mal finalement.J'aurai plein d'autres marathons pour faire mieuxLa parcours malgré quelques difficultés était très sympa surtout toute la partie sur la Corniche et j'ai su me battre jusqu'au bout sans jamais baisser les bras.Le fait aussi de récupérer les photos m'a montré que finalement je n'avais pas l'air si mal en point que ça Beaucoup s'étonnent ou s'offusquent que je courent autant de marathons mais moi, je me sens bien comme ça. Lors d'un marathon, chaque pas, chaque kilomètre nous rapproche de notre but, de ce que l'on souhaite le plus, comme dans la vie.NE JAMAIS ABANDONNER quelque soit la difficulté aussi bien sur un marathon que pour les rêves et les buts que je poursuis.Et si ce n'est pas pour cette fois-ci, ça sera pour la prochaine !!!Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :
j'espère que le marathon de Bruxelles sera mieux !
À très bientôt pour #PraisVersailles ! 