GregOhRit

1 an d’attente, 10 semaines de prépa, 1 allure…

Marathon de Paris 2014

À propos de l'auteur

Courir un peu beaucoup mais surtout par plaisir et pour performer. Qui peut le plus... peut toujours plus !!! :)...

 

 PORTRAIT DE LA SEMAINE

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Mon portrait

Je m’appelle Ali alias Ali_RunHappy. Je cours par amour et plaisir de vouloir partager ma passion avec la communauté de la course à pied ...
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GregOhRit

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1 an d’attente, 10 semaines de prépa, 1 allure… - Mon Compte-Rendu du running

1 AN D’ATTENTE, 10 SEMAINES DE PRÉPA, 1 ALLURE…

Après être passé à côté du MdP 2013 pour cause de blessure au genou, il me tardait depuis 1 an d’arriver à ce jour du 6 Avril 2014.
Une année faite de hauts et de bas, notamment une blessure gênante après le Paris-Versailles que j’ai trainé jusqu’à début janvier de cette année.
Arrive enfin le 27 janvier, début de ma préparation marathon avec comme objectif de passer sous la barrière des 3 heures.
Je décide de suivre méticuleusement le plan de jogging international sur 10 semaines avec 5 séances/semaine en me consacrant exclusivement à la course à pied. Je fais abstraction du VTT et du vélo de route. Ils m’attendront sagement pour de nouvelles aventures.
A mi-plan d’entraînement, je me teste sur le semi de Paris ou je réalise un chrono honorable d’1h22mn21s tout en finissant assez frais.
Ce semi me permet de faire la connaissance de Londs Runner ainsi que de Guillaume Runner.
Le jour J approche, le jeudi précédent la course je décide d’aller chercher mon dossard au Running Expo pour éviter l’affluence des grands jours. Je ne trainerais pas et je navigue entre les stands qui me sont utiles.
Fin de la prépa le samedi veille de la course. Les sensations sont bonnes.
J’aurais effectué 44 sorties pour 605km.
Je suis prêt à affronter ce marathon avec de la confiance engendrée au fur à et à mesure de la prépa mais aussi avec quelques craintes qui sont légitimes. Ne jamais être trop confiant.
Le jour J tant attendu :
Le réveil sonne à 5h45, je saute du lit avec la patate d’un gamin qui va ouvrir ses cadeaux de Noël, j’enfile mes vêtements et file au petit déj’.
Il est 7h, temps de prendre le bus 244 direction le terminus, Porte Maillot.
Arrivée sur l’avenue Foch vers 7h30, je me retrouve au milieu d’une fourmilière humaine. Je me pose face aux consignes et récupère les derniers accessoires pour la course et décide de filer tranquillement dans mon SAS. Il est déjà 8h.
Bien au chaud sous mon poncho, je sens que la chaleur va s’accentuer… et malheureusement trop à mon goût.
Un bénévole me propose de rentrer dans le sas préférentiel. J’accepte bien volontiers tout en me disant qu’il faudra que je modère mon départ pour pas être en sur-régime. N’est pas Békélé et compagnie qui veut.
Je finis mon échauffement en sautillant sur place, je me refais les temps de passage dans ma tête et me focalise sur le 1h28 au passage du premier semi et je ne compte plus les « pipi » dans ma boisson d’attente. (Accessoire 2 en 1).
5mn avant le départ, je retire mon poncho, le soleil pointe haut son nez et nous l’avons de pleine face. Je me dis déjà qu’il faudra se mettre au maximum à l’ombre pour aller jusqu’au Château de Vincennes.
5,4,3,2,1 TOP DEPART.
Ca court, ça crie, ça pousse, ça s’excuse, bref je me faufile et aperçois seulement au bout de 500 mètres que j’ai mal appuyé sur ma montre et que le chrono ne s’est pas lancé. Je l’enclenche avec environ 500 mètres de décalage et 2mn au temps. Ca part déjà mal…
La foule est déjà bien présente, et les encouragements sont déjà nombreux.
Les 5 premiers kilomètres sont avalés en 19’’52, certes je sais que je suis trop rapide mais je me dis que le départ est en faux plat descendant. Au ravito j’en profite pour boire car il fait chaud, je cours au maximum côté gauche de la route pour m’abriter du soleil.
Au 10km, j’avale mon premier gel, bois deux gorgées d’eau et je passe en 40’’06, trop rapide que ce qui était prévu mais je me dis qu’il faut que j’arrive avec un léger avance pour gérer le second semi car je sais que je perdrais du temps.
Les jambes avancent bien, je suis frais et je me régale d’avoir Paris pour moi.
Kilomètre 15, de nouveau quelques gorgées d’eau, je regarde ma Garmin 620 et vois afficher 1h00’’30’. Je commence à faire mes calculs dans ma tête. 
Je me dis : « OK, je suis sur une base de 2h50 mais quoi qu’il arrive je vais perdre 5 à 6 minutes sur le retour », donc je suis toujours dans mon objectif de sub 3h mais j’espère accrocher un chrono entre 2h55/2h58. (Je le payerai cher, très cher par la suite).
Voilà le passage au semi, j’en profite pour prendre un gel et boire de l’eau car j’ai chaud mais c’est encore supportable. Mon temps est de 1h25’’44’. J’ai 2mn15 d’avance sur mon temps initialement prévu et 4mn46 sur la base de 1h30 au semi. Mon allure est trop élevée mais je m’en rends pas spécialement compte car je ressens une certaine facilité. Cette avance me sera fatale au final.
Au 25km, je passe en 1h41’’49’, je me sens vraiment bien, j’ai aucune douleur, je suis toujours bien en rythme. Cependant je commence a avoir de plus en plus chaud. Mais je regarde autour de moi et évidemment je ne suis pas le seul.
Ma hantise, les passages-tunnels. Je décide de les passer en souplesse, en ralentissant légèrement (4’’25 au kilo) pour ne pas piocher inutilement dans mes réserves. Lors des remontées, je sens mes cuisses qui brûlent mais absolument rien d’alarmant.
Au km28 environ, je me rends compte que j’ai le visage rempli de sel. Je me dis que quelque chose ne fonctionne plus normalement alors que j’ai la sensation d’être vraiment facile. Euphorie quand tu me tiens…
Il me tarde d’arriver au km30 pour m’asperger d’eau. 
Je n’ai pas le temps d’arriver au km30 que mon estomac me fait des siennes, au km29, je prends mon gel car j’ai une sensation de faim.
Commence le début de la fin…
J’arrive au km30 en 2h03’’19’, je bois la moitié d’une bouteille d’eau, je décide de marcher tout juste 30 secondes pour manger une banane et une orange. 
J’ai la sensation d’avoir la tête qui chauffe, les jambes lourdes alors que 3km plus tôt, tout se passait à merveille.
Il ne me reste plus que 12,195km et surtout j’ai 56 minutes et des poussières pour les boucler. Une formalité me dis-je à ce moment là quand tu te rappelles toutes les séances dures, éprouvantes et interminables faites pendant la préparation.
Je repars tranquillement en tentant de reprendre une allure digne d’un sub 3h, la faim est passée mais les douleurs musculaires commencent à apparaitre. Et ce n’est que le début.
J’arrive au km 35, j’ai couru bien moins que vite que prévu, 23’’34 pour réaliser 5km, soit 2’’19 de perdu sur la base de 21’’15 au 5 kilomètres.
J’avale un nouveau gel, bois de l’eau et me dis dans ma tête que dans moins de 5 kilomètres, je verrais les gens qui sont venus m’encourager et me soutenir. Et surtout que j’ai promis à mon fils de 4 ans de courir quelques mètres avec lui.
Au km37, une crampe qui arrive de « je ne sais où » m’attrape le mollet gauche. Muscle fragilisé par ma blessure au Paris-Versailles.
Je m’arrête m’étirer, un monsieur m’aide, je marche pour repartir progressivement.
Oui mais voilà, j’ai l’impression que je suis à court de carburant. Plus rien dans le moteur, je suis vidé.
Je recommence à courir, je me traîne à 6mn au kilo, mon cerveau fait des calculs ou du moins essaye,mais je m rends compte que je ne suis plus du tout dans les temps et que mon avance fond à vue d’oeil.
Je ne vois plus l’intérêt de continuer, j’ai qu’une envie, c’est de retirer mon dossard et jeter l’éponge.
Abandonner ??!! Je ne l’avais pas imaginé 1 seule seconde pendant toute la prépa.
Le seul motif qui me fait continuer : J’ai promis la jolie médaille à mon fils.
Je n’avance quasiment plus, arrive alors le km39.5, je vois mes proches au loin. Je suis défait et usé. Mon fils sprint vers moi et veut me sauter dans les bras, il pèse une tonne. J’ai pas la force de faire plus de 10-15 mètres avec lui, il rejoint ensuite sa maman.
Je vois dans les yeux de mes proches un certain étonnement à me voir dans cet état. Je ne suis pas capable de leur répondre quoi que ce soit. Plus rien ne répond. J’avance pour avancer.
Au km 40, je passe en 2h53’’44’, j’ai mis 26’’51’ à courir les 5 derniers kilomètres.
Juste à ce moment là, le meneur d’allure des 3heures me double, mon moral est encore plus bas qu’il n’était. Et c’est difficile de faire pire…
La seule chose qui me préoccupe maintenant est d’aller chercher la médaille.
Les mètres n’avancent plus, les kilomètres encore moins.
Mon ami qui court à mes côtés essaye tant bien que mal de m’encourager mais rien n’y fait, je vois pas l’intérêt d’accélérer car quoi qu’il arrive, mon objectif tombe à l’eau. Et surtout je n’ai plus la force.

Km41, le second meneur me double. Alors là, c’est plus la peine. 
Je cours, ou du moins je tente d’avancer, je suis dans un état lamentable.
Au rond point de la Porte Dauphine, les endorphines ne se mettent même pas en action. 
Impossible d’accélérer et de prendre du plaisir. J’aurai mis 12mn15 pour effectuer les 2,195km restants.
Je franchis la ligne d’arrivée en 3h06’’01 extrêmement déçu. 
Certes j’améliore mon temps de 2mn16’ mais je m’en moque royalement. J’étais venu chercher autre chose.
Je me ravitaille, prends la médaille et le tee-shirt puis file au massage ou je comprends toujours pas pourquoi mon corps m’a lâché.
Je retourne aux consignes et m’exfiltre par une porte latérale pour rejoindre le RER et rentrer le plus vite possible chez moi pour me cacher au fond d’un trou tellement j’ai honte de mon échec.
J’ai mis 4-5 jours à digérer. Mais je l’ai encore en travers au fond de moi.
Merci à toutes et à tous pour vos messages sur Twitter ou sur ma page FB. 
Leçons à retenir : 

Ne pas être sur une allure plus élevée que prévue ;
Ne pas se laisser emporter par la sensation de facilité ;
Commencer son marathon au 30éme kilomètre ;
Porter les manchons de compression peut s'avérer utile.

On apprend toujours de ses erreurs.
Je vous garantis que j’ai bien retenu la leçon.
Tentative de sub 3h à Berlin fin septembre.

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