LE MARATHON DE BARCELONE
Le marathon de Barcelone, ça fait 1 an que je l'attendais suite à mon forfait de l'an dernier pour cause de blessure L'enjeu était donc très important Pouvoir enfin courir ce magnifique marathon et faire mon come-back de runningAprès une année 2016 très bien commencée avec un RP sur 5km et des très bons chronos sur 10km et Semi, je pouvais logiquement envisager un sub 4h, surtout après avoir effectué une très bonne prépa.J'ai entamé une prépa rigoureuse fin décembre même si je peux dire qu'elle avait déjà commencée en amont par 1 pré-prepa qui m'a permis de me remettre en forme après une année 2015 très compliquée.En effet, mi-novembre, suite aux terribles attentats qui ont frappé la capitale, toutes les courses parisiennes ont été annulées et j'ai en plus annulé ma participation au marathon du Beaujolais n'ayant pas le cœur à partir. Je me suis donc retrouvée sans objectif de course pour de nombreuses semaines et j'en ai profité pour m'entraîner différemment, en courant dans un 1er temps des séances tranquilles (en plus, ça faisait suite au Marathon Nice-Cannes) puis en incluant progressivement à ces séances des séries de 1000m (type de séances fractionnées donc l'idée me faisait auparavant hurler rien qu'à les évoquer).Et très rapidement, je me suis mise à retrouver le dynamisme que j'avais perdu au cours de ma chaotique année.J'ai retrouvé confiance en moi et surtout j'ai pu débuter ma prépa officielle avec ce qui était déjà pour moi un bon niveau et déjà un minimum d'entraînement (surtout au niveau des SL), ce qui limitait les risques de blessures dues à l'augmentation de nombre de séances.Les séances se sont donc enchaînées facilement et les courses auxquelles j'ai participé, avec de très bons chronos, n'ont fait que renforcer cette confiance en moi.Par ailleurs, en plus de mes séances de running, j'ai énormément travaillé mon mental, soigné mon hygiène de vie et alimentaire et fait beaucoup de renforcement musculaire.Le marathon de Barcelone était aussi l'occasion de prendre des mini-vacances avec mon mari.Nous sommes donc arrivés sur place dès le jeudi après-midi.Vendredi matin, direction le Parc Expo de Barcelone, à côté du départ et de l'arrivée du marathon, pour le retrait de mon dossard.Il y a peu de monde et donc le retrait de mon dossard et mon pack coureur est assez rapide.Nous retirons aussi nos dossards pour le BreakfastRun qui a lieu la veille du marathon et où nous sommes inscrits tous les 2 puis, nous repartons jouer les touristes dans Barcelone.Le BreakfastRun, le samedi matin, en plus d'être festif emprunte les 4 derniers kms du marathon des JO de 1992 avec une arrivée dans le stade olympique.Le parcours grimpe pas mal et comme il y a des panneaux kilométriques sur les bas côtés, nous craignons 1 instant que ce ne soient ceux du parcours du lendemain mais nous réalisons rapidement que ce sont ceux du parcours du marathon des JO, puisqu'il y a les anneaux olympiques dessus.Ouf !!!L'arrivée dans le stade olympique est magique surtout que nous y accédons par le tunnel qu'ont pris tous les grands athlètes lors des JO. La BreakfastRun se termine donc par une grosse séance photo.À présent, plus de plaisanterie : place au vrai marathon !!!Après avoir préparé mes affaires (j'opte pour le combo short/débardeur vu les conditions climatiques) je tente de trouver le sommeil.La nuit est comme à chaque fois courte et agitée.Réveil à 5h pour pouvoir prendre mon petit déjeuner tranquillement, comme à mon habitude, dans ma chambre et me préparer tranquillement.N'ayant pas à déposer de sac de change aux consignes (mon mari me l'amènera à la fin de la course), je n'ai pas besoin d'arriver trop à l'avance sur le lieu du départ.Je pars donc vers 7h de mon hôtel pour prendre le métro.Comme toujours, le quai et les rames de métro sont surtout remplis de marathoniens même si sur la 1er ligne de métro que j'emprunte, ça reste raisonnable.Mais après le changement de ligne, ça devient plus compliqué. Le quai est bondé de marathoniens et c'est pire lorsque le métro arrive.On se croirait à Paris un jour de grande grève. J'arrive tout de même à rentrer dans le métro car quelques non marathoniens en descendent, mais de nombreux marathoniens y rentrent aussi derrière moi, bien que la rame soit déjà pleine, et je passe le reste de mon voyage dans 1 position totalement improbable.J'observe amusée un runner qui essaye de détacher les étiquettes d'un vêtement qu'il compte sans doute porter pour la course. On peut dire qu'il est prévoyant celui-là !!!On arrive enfin à destination et je peux me libérer de cette oppression.À l'éxterieur, ça grouille de runners dans tous les coins.Je me dirige directement vers l'enceinte des sas.J'aperçois le groupe des élites qui s'échauffe dans la zone de départ l'air totalement décontracté.Après le traditionnel passage aux toilettes, je rejoins mon sas où je fini par retrouver Virginie et une de ses copines Il y a beaucoup d'ambiance et de nombreux spectateurs sont entassés, pour nous encourager, sur le pont qui enjambe la zone de départUne fois le départ des élites donné, ça avance assez vite. Rien à voir avec Paris où l'attente est interminable même lorsque c'est notre sas qui est lancé Il y a un lâché de confettis à chaque départ de sas et la couleur des confettis correspond à celle du sas. Pour nous c'est donc gris clair !!!Ça ajoute un petit supplément festif à la magie qu'est le départ d'un marathon surtout qu'ici, il est magnifique, ayant lieu entre ces 2 grandes obélisques qui bordent la très belle place Espanya.Ça y est : j'y suis !!!1 an que je l'attends après en avoir été privée l'an dernier et en n'avoir été que spectatrice C'est parti pour 42,195 km !!!En somme juste 8km de plus que ma plus grosse SL de prepa, hein ???Il y a beaucoup de monde et le début de parcours n'est pas très large donc c'est un peu dur de se frayer un chemin parmi les runners et d'avancer pour caler l'allure que je me suis fixée à 5,30 au kiloJ'y arrive tout de même avant d'atteindre le km 1 et je suis même un peu pus rapide à 5,28 au kilo.Je bloque le limitateur de vitesse : interdit d'aller plus vite !!!Je me sens bien, j'ai de bonnes sensations et je suis tellement heureuse d'être là.Les 6 premiers kilomètres nous conduisent avec un faux plat montant jusqu'à mythique stade du Camp Nou. Il n'y a malheureusement pas Messi, Neymar ou leurs coéquipiers pour nous encourager (on peut y croire hein, et la tête de mes Miniletors si je leur avais dit ça). Je continue d'avancer à allure constante et me sens toujours très bien. Pour l'instant ma montre est bien calée sur le kilométrage officiel mais je me méfie car elle a souvent tendance à décrocher et se montrer trop généreuse et je perds alors mes repères d'allures.C'est donc sans problème que je passe l'arche du km 10 largement dans mes temps de passage.Le parcours nous ramène près de notre lieu de départ en nous faisant passer derrière les Arènes de Barcelone puis notre empruntons la Gran Via de les Corts Catalanes, une immense avenue bordée de magnifiques immeubles et du superbe bâtiment de l'université de Barcelone, puis nous remontons (au sens propre du terme ... pour le "plaisir" de nos jambes) le Passeig de Gràcia où l'on peut observer 2 des très belles constructions de Gaudi : la Casa Battlò et la Casa Millà.Km 15 : je vais toujours bien et je suis toujours dans mon objectif : 5,30 au kilo (avec parfois quelques passages plus rapides à 5,28-29) Ce parcours est une véritable visite de la ville n'excluant aucun de ses principaux monuments ou lieu touristique à part le Parc Guell mais, vu qu'il se situe en hauteur, il vaut mieux l'éviter lors d'un marathon.Dans un peu plus d' 1 km, nous passerons devant la magnifique Sagrada Familia qui est aussi le 1er point de rendez-vous que j'ai fixé à mon mari pour m'encourager sur le parcours (c'est à 5mn de notre hôtel donc facile pour lui de s'y rendre).Km 16 le parcours tourne et descend donc vers la Sagrada Famila que je ne prends pas trop le temps d'admirer longuement comme le fond beaucoup de runners. J'y passe tous les jours en quittant mon hôtel.J'aperçois mon mari qui est, comme prévu, juste avant l'arche qui se situe à cet endroit et lui fait signe que tout va bien.Le parcours descend un peu ce qui me permet de relancer.Nous tournons dans un méandre de rues plus étroites où il est parfois difficile d'avancer à cause du grand nombre de coureurs puis nous entamons un très long aller/retour sur l'avenue Meridiana qui nous conduit jusqu'au Semi.Je suis toujours dans mes temps de passage mais je me rends compte que ma montre a légèrement décroché comme à son habitude.Je peux encore largement assurer le sub 4h mais je suis sans doute un plus plus lente que le 5,30 au kilo qu'elle m'affiche et il faut donc que je reste vigilante et ne rien lâcher Pour l'instant, je me sens bien et à vrai dire, je n'ai pas vu passer cette 1ère partie de course. Une mini SL pour moi, hein ???Il ne faut cependant pas penser que c'est gagné. Tout reste à faire et dans 1 marathon, ce n'est jamais la partie la plus simple. C'est celle où le mental va venir aider le physique voir le supplanter. Je me répète donc que je peux le faire et qu'il ne faut rien lâcher !!!Je pense à mes enfants et au FaceTime que j'ai fait la veille au soir : mes Miniletors, Arthur en train de sautiller partout devant l'écran et Pierre faisant sa petite tête d'ange... Mon grand qui a quitté quelques instants ses jeux vidéos pour m'encourager ... Et ma princesse qui n'a pas participé au FaceTime puisqu' elle était chez 1 copine, mais à qui je pense très fort aussi.Le parcours se poursuit avec de nouvelles lignes droites dans 1 secteur qui est un peu moins sympa avec des barres d'immeubles et dépourvu de monument extraordinaire qui puisse attirer mon attention puis, on enchaine avec un long Aller/retour sur l' avenue Diaguonal jusqu'à la Torre Agbar (construite par l'architecte français Jean Nouvel) qui nous conduit jusqu'au km 30.Je commence à perdre progressivement de la vitesse et n'arrive plus à relancer.Ce n'est pas vraiment un mur comme j'ai pu le prendre sur d'autres marathons, car ça n'arrive pas brusquement, mais je ressens une fatigue qui commence à s'accumuler avec le rythme que je tiens depuis le début de la course. Et la monotonie de ces longues lignes droites sur lesquelles je cours depuis plusieurs kilomètres ne m'aide pas. J'ai pourtant l'impression que les kilomètres continuent quand même à défiler facilement, comme lors de mes SL. C'est juste le rythme que je souhaite garder pour assurer un sub 4h qui est dur à tenir.Nous quittons enfin l'Avenue Diagonal pour entrer sur le Front de Mer où nous restons jusqu'au Port Olimpc. Courir comme ça en bord de mer avec les palmiers, c'est trop sympa surtout avec le soleil et le ciel bleu.Le parcours redeviens donc vraiment sympa et il le sera jusqu'à la fin.J'ai toujours du mal à maintenir mon allureJe perds 1" au kilo environ tous les 2 km. Ça paraît dérisoire vu comme ça, mais sachant qu'il reste encore 10km et que je ne peux plus trop faire confiance à ma montre, mon sub 4h semble de plus en plus compromis. Je me sens pourtant bien, je n'ai pas de douleur et aller au bout ne me paraît pas insurmontable (pourquoi faut-il que je pense à ce p***** de chrono ???) Km 34 : ça correspond à ma plus grosse SL de prépa donc jusque là, je gère. Les 8 kms qui restent ne me sont pas non plus totalement inconnu non plus puisque c'est mon 10ème marathon mais chaque course est différente et lors des marathons de ma difficile année 2015, ils ont été très compliqués à gérer et complètement couru au mental.Nous quittons le front de mer et passons entre les tours Arts et Mapfre pour rejoindre l'avenue qui longe le magnifique Parc de la Ciutadella puis poursuivons jusqu'à l'Arc de Triomphe. C'est là qu'est le 2ème point de rdv avec mon mari.Avec ma perte progressive de vitesse, je suis un peu en retard sur l'horaire que je lui ai indiqué.J'espère qu'il est toujours là et n'est pas reparti pensant m'avoir manquée.Mais il est bien là et me lance en joke "t'as pas maaaaal" !!! Je lance mon poing en l'air pour lui montrer que ça va et que j'ai la rage. Je passe le Km 37 => plus que 5kmLe parcours étant revenu dans le centre de Barcelone, le public est à nouveau très nombreux et il y a beaucoup d'amabiance !!!Nous passons la Place Catalunya et redescendons vers le Front de Mer près du port, en passant à proximité de la cathédrale. Nous faisons vraiment une magnifique et (presque) complète visite de Barcelone.Km 39 : nous entrons dans l'avenue Del Paral Lel qui est une longue ligne droite en faux plat montant jusqu'à l'arrivée. Le public est de plus en plus nombreux et l'ambiance est énorme.Km41 : je coupe ma musiqueJe mesure à cet instant le bruit ambiant et les cris du public que j'entendais pourtant malgré ma musique. Si j'aime courir avec de la musique pour être dans ma bulle, je la coupe toujours à cet instant du marathon pour profiter de ce dernier km absolument magique Je sors aussi mon drapeau français accessoire indispensable de mes marathons à l'étranger.Ce dernier km me paraît interminable surtout que j'aperçois depuis un moment le grand monument qui est au centre de la Place Espanya, mais j'ai pourtant l'impression de ne jamais l'atteindre.J'entends quelques supporters qui, en plus de crier mon prénom, crient "allez la France" en voyant mon drapeau On tourne enfin place Espanya et la voilà l'arche d'arrivée qui se profile devant moi, ce moment tant attendu par ces dizaines de coureurs qui sont autour de moi.Ce moment magique et unique où tout s'achève ou commence. D'ailleurs à Barcelone, le marathon s'achève exactement là où il a commencé, en passant sous la même arche comme pour nous rappeler que la boucle est bouclée Chacun d'entre nous, ici. a un but, une raison d'avoir puisé toutes ses forces pour aller au bout.Après 42 km ça fait toujours bizarre de s'arrêter d'un coup. Les jambes semblent vouloir continuer toutes seules.Au moment où je m'apprête à passer l'arche d'arrivée, le commentateur qui est sur le bas côté crie mon prénom dans le micro. Je ressens un grand moment de fierté pour cet éphémère moment de gloire au milieu de tous ces runners anonymes (j'ai d'ailleurs depuis pu récupérer la vidéo =>2ème moment de fierté, d'émotion et un super souvenir)4h03'37"Pas le sub 4h escompté mais quand même très contente de ma course et ma performance surtout après mon horrible année 2015 où j'ai couru mes marathons en 4h35-40 suite à ma blessure de début d'année I'm Back !!!Ce chrono vient confirmer toutes les bonnes performances que j'ai pu faire sur les autres distances depuis le début de l'année et puis surtout, je viens de boucler mon 10ème marathon !!!Le 1er était à Paris il y a presque 3 ans et cela me conforte dans le fait que je sois vraiment dingue de cette distance.Une fois la ligne d'arrivée passée, je ne m'arrête pas net comme le font beaucoup de Finishers mais préfère marcher dans l'aire d'arrivée.Je récupère le traditionnel poncho et surtout ma médaille, et fais un petit tour au ravito pour prendre de l'eau et des fruits puis rejoins mon mari à notre point de rendez-vous ... en haut des marches !!! Et je ne prends pas l'escalator !!! Même pas mal !!!Je m'assieds pour prendre mon ravito et surtout profiter un peu de l'ambiance post course.D'ici, on peut observer à la fois au loin le flot des coureurs qui continue à arriver et tous les Finishers : ceux qui se congratulent, se retrouvent entre potes ou en famille, soignent leur bobos, marchent difficilement ...Je m'offre une grosse séance photos avec ma médaille, avec mon drapeau, devant les différents monuments du site...Cette course a été tellement belle que je veux faire le plein de souvenirs et d'ailleurs pour en rajouter, je fais graver ma médaille avec mon chrono, avant de repartir Aujourd'hui, je peux vraiment dire que j'ai vécu un très beau marathonUn superbe parcours-visite de cette magnifique ville qu'est Barcelone, une très bonne ambiance, et surtout un immense plaisir à courir.Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :