LE RÈGNE D'UNE KOXINELL SUR CHICAGO
Le marathon de Chicago l'un de 6 majors, c'est plus de 40.000 finishers et 100 pays représentés.Courir aux Etats-Unis est, pour beaucoup, une expérience enviée : organisation millimétrée, public présent en masse et très attentionné, des parcours qui font rêver.12 semaines de préparation maitrisées : aucun bobo ni coup de mou à déplorer, une anémie soignée, une motivation toujours plus grande pour faire de cette distance une expérience rêvée. Quelques séances ratées, annulées, reportées, quasiment toutes accompagnées. Le soutien indéfectible de ma famille et de mes proches, l'encouragement de mes coachs, pour affronter cette nouvelle épopée.Je suis arrivée à Chicago avec Captain Phoenix, plus que boostée. Une petite appréhension du fait de mon semi de NYC raté en mars dernier. Donc une seule obsession : ne surtout pas tomber malade... Actifed, mon allier !J-2 : le retrait des dossards Un parc des expo bondé, un stand Nike (sponsor de l'épreuve) à te faire tourner la tête et te fâcher avec ton banquier, tous les équipementiers représentés. Le dossard en poche et un sac bien rempli par des échantillons en tout genre récupérés, des moments immortalisés, des regards en coin aux autres runners furtivement lancés, le film du parcours qui tourne en boucle nous fait rêver. Nous ressortons des étoiles pleins les yeux mais pas de doutes, la pression commence à monter ! J-13h30 bien trop tôt pour se réveiller. C'est aux aurores que nous avons fait le dernier run dans des rues de Chicago désertées. Les encouragements des passants pour le lendemain nous ont beaucoup étonnés. Une session shopping puis vient le repos du guerrier. Il me reste cependant l'épreuve du Gatosport, difficilement cuisiné je dois bien l'avouer. Et cette pression qui ne fait que monter !Jour JAprès en avoir tant parlé, le jour J est enfin arrivé ! C'est pas comme si cela faisait 12 semaines que je m'y préparais :)Le réveil a sonné, une douche vite fait bien fait, un gatosport difficilement avalé, une tenue enfilée, un dernier facetime pour me rebooster. Mais mon estomac est noué !Une nuit étoilée, un petit vent frisqué, une température de 4degrés et nous voilà arrivés.Des photographes déjà au taquet, des contrôles de sécurité obligés, le point de départ rallié, des runners fatigués, motivés, frigorifiés...Notre sas de départ identifié, l'hymne américain chanté, les poils des bras hérissés, des urbanrunneuses retrouvées, le départ va être donné. La lecture des derniers sms reçus, je suis sur-motivée !L'adrénaline est montée, il est temps pour le corral F de s'élancer.Je laisse Marie et Lucile me dépasser, je lance un dernier signe à Marvin et c'est MA course que je dois gérer.Ma 1ère pensée : Comment vais-je réussir à courir plus de 4h seule, alors que j'ai l'habitude de courir accompagnée ? Bref j'efface cette pensée de mon esprit et je pars, concentrée :)Un début de course rondement mené, un arrêt au stand apprécié, des ravitos nombreux et honorés.Une allure un peu rapide je dois l'avouer mais devais-je ralentir alors que j'avais l'impression de voler ?C'est émerveillée par le paysage qui m'entourait que les 1ers kms ont défilé. Le semi est arrivé, les bases étaient posées et mon objectif respecté.Mon téléphone vibrait, signe que la #TeamKoxinell était au taquet. A chaque passage aux km intermédiaires, c'est vers elle qu'allaient mes pensées. 28 ou 29ème kilomètre, des ravitos exclusivement liquides et des gels trop rapidement avalés ont mis mon estomac en difficulté.Un sms envoyé, une réponse dans la foulée, "Serre les dents, je suis fier de ce que tu fais", je dois continuer à avancer.Les bananes enfin arrivées, mon estomac est rassuré.Une fin de course où les jambes commencent à tirer, un public omniprésent pour te motiver, il reste 4 km avant l'arrivée.Au bout de cette longue et interminable ligne droite, la délivrance est proche et j'ai l'impression que mes larmes commencent à monter. Quelques efforts encore à faire, une petite montée à avaler, je n'ai jamais été aussi près.A l'horizon, l'arche, que je passerai les poings serrés.C'est en 4h22'57 que ce marathon a été bouclé (15minutes de moins qu'à Paris en avril 2014) et c'est au téléphone avec ma mère que mes larmes vont couler. Je crois que j'ai rarement autant pleuré : les nerfs se relâchent, la pression retombe, c'est avec fierté que j'ai franchi la ligne d'arrivée.Je n'ai pas une expérience assez grande pour vraiment comparer mais c'est avec un réel plaisir que le macadam chicogoan a été foulé. Les mots ne sont pas facile à poser sur des émotions aussi grandes et variées.Tous ces encouragements m'ont réellement "émotionnée" :) : un grand merci à Greg, Sandrine et Coralie, un soutien infaillible qui, avant et tout au long de la course, m'a portée. MERCI d'avoir cru en moi, de croire en moi et d'être ce que vous êtes !Prochain marathon prévu à Paris le 12 avril, je compte bien prendre ma revanche car l'édition 2014 m'en a fait baver... et puis allez, il faut bien l'avouer, j'ai un chrono à exploser :)Si vous avez aimé cet article, vous aimerez surement ceux-ci :
