StCyrre

Semi Marathon de Paris, une première !

2 mars 2014

À propos de l'auteur

papa, juriste, courre, aime ça et n'en revient toujours pas. J'aime le sport, les voyages, la bande dessinée, et devient tout doucement technology addict !...

 

 PORTRAIT DE LA SEMAINE

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Mon portrait

Je m’appelle Ali alias Ali_RunHappy. Je cours par amour et plaisir de vouloir partager ma passion avec la communauté de la course à pied ...
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StCyrre

Message @StCyrre
Semi Marathon de Paris, une première ! - Mon Compte-Rendu du running

SEMI MARATHON DE PARIS, UNE PREMIÈRE !

La course, ce Semi Marathon de Paris, a commencé bien avant le 2 mars 2014. Elle a commencé avec le début de l’entraînement deux mois avant. Je suis en pleine forme après 15 jours de congé de fin d’année passée tranquillement à Paris tous les cinq au lieu de sillonner la région Rhône Alpes pour aller d’une famille à une autre comme nous le faisions habituellement.
En même temps j’ai commencé à surveiller mon alimentation. Avec l’arrêt des patchs fin septembre dernier et malgré la course à pied, j’avais constatée une légère prise de poids de 4/5 kgs suite aux abus de biscuits, smarties, barres chocolatée et autres grignottages  ! Donc au régime. Pas nécessairement un truc draconien mais se surveiller et faire attention aux portions, ajouter plus de légumes crus et cuits et réduire les écarts type friture, sucrerie etc.... La motivation avec les Twittpotes va m’aider à surveiller plus régulièrement mon poids et j’ajoute une ligne « poids » à mon carnet d’entraînement ! 
Je vais attaquer mon plan semi le 31 décembre 2013, découvrant les sorties dans la nuit noire à 6h45 et parfois aussi sous la pluie ! Heureusement pour moi, il n’a pas fait trop froid cet hiver ni neigé mais j’ai bien senti la différence avec les entraînements de l’automne dernier. Je me souviens notamment d’une séance absolument dantesque de 6x800m un mercredi matin à 7h, sous une pluie horizontale portée par le vent et dans l’obscurité car les projecteurs du stade Suzanne Lenglen n’avaient pas été allumés ! Entraînement à Dagobah ou Voyage en Mordor, selon les affinités ! 
Après 5 semaines d’entraînement bien tenu et bien vécu, je vais arriver le dimanche 2 février en pleine forme à Vincennes pour les réputées Foulées de Vincennes. L’épreuve est jugée très roulante et parfaite pour qui prépare le Semi Marathon de Paris. J’aurai le plaisir d’y croiser de nombreuses personnes rencontrées via Twitter (Jérôme, Thomas, Jérémy, Ludovic, François, Ali, « Jaife » et son épouse ainsi qu’Isabelle, Nixul avec sa petite famille). La course se déroulera d’ailleurs merveilleusement bien. Un temps magnifique, pas trop de monde, un parcours plutôt roulant, 10km de course avec la sensation de maîtriser son souffle, son allure, ses foulées, l’accélération au 8ème km avec le corps qui répond super bien et à la clef 4 minutes de gagnées sur mon dernier chrono : 44’40" ! Je passe sous les 45’ avec une impression d’aisance et de maîtrise que je n’avais même pas eu lors de mon premier 10km en juin dernier, une sensation absolument incroyable.  
C’est donc armé de ce nouveau chrono record et avec un soupçon d’optimisme que j’aborde cette fois l’inconnu d’une préparation semi marathon. Etant donné ce RP, viser moins de 2h sur semi n’est plus un objectif adéquat. Ce sera plutôt 1h50, voire même peut être un peu en dessous. En travaillant une allure 5’ au km, soit 12kms/h, je devrai parvenir à cet objectif quitte à partir plus lentement au départ pour ensuite accélérer ? A moins que je fasse l’inverse, partir vite et finir « comme je peux » ?? Je ne sais pas. C’est peut être ce qui est le plus déstabilisant et excitant en même temps, ce grand inconnu que représente une nouvelle distance, plus longue que celles courues avant.  
Je me prépare néanmoins tout aussi sérieusement et continue à surveiller mon alimentation avec attention, d’autant plus que les efforts commencent à payer ! Je ressens par ailleurs tous les effets bénéfiques post-course avec un cardio beaucoup plus bas à effort équivalent, une allure plus soutenue, une impression de foulée plus efficace etc… Clairement l’impression d’avoir été upgradé comme le décrivait François « PAP » dans un de ses billets (http://pasaprespas.wordpress.com/2013/12/02/lapres-rp-jai-upgrade/) .
Je continuerai même à courir, de façon raisonnable certes, pendant notre semaine annuelle de congé à la montagne, 15 jours avant le semi, découvrant les « joies » du dénivelé et prenant beaucoup de plaisir à parcourir les routes de montagne tôt le matin et à respirer un air d’une pureté incroyable !
Arrive enfin le jour tant attendu. J’ai fait le plein de glucides et la veille, j’ai préparé mes affaires et mon sac de sport. Le réveil sonne et je suis déjà debout. Ma nuit a été plutôt bonne et je vois que ce matin, comme prévu, le soleil est lui aussi au rendez vous ! Un œuf dur, un café, quatre tartines de pain beurré et deux pauses « transit de la peur » plus tard, je prends la direction du métro Porte de Versailles avec plus d’une heure et demie d’avance pour rejoindre l’esplanade du Château de Vincennes.
Deux jours avant, j’étais allé retirer mon dossard entre midi et deux, m’étonnant déjà du long serpentin de personnes avec leurs sacs en papier powerade qui remontait du parc floral. On s’attend à ce qu’il y ait du monde mais tant qu’on ne l’a pas vu, on ne le réalise pas vraiment ! J’en profite aussi pour changer de sas et partir dans le sas 1h40. Je vais essayer de viser 1h45, cohérent avec l’allure 5’/km que je tenais sans difficulté ces dernières semaines car il y a aura forcément moins de monde qu’en sas 1h50 et les premiers kilomètres seront donc peut être moins slalomant. En revanche ce sera à moi de ne pas partir trop vite
Là, dans le métro lui-même l’ambiance est déjà au Semi Marathon. Même sur ma ligne qui n’est pourtant pas directe, des coureurs à pied commencent à rentrer dans le métro sous le regard souvent surpris des usagers. Le nombre de coureurs à pied augmente de façon quasi astronomique. A Concorde, le quai où l’on attend le métro direction Château de Vincennes est bondé de coureurs à pied. Certains sont en tenue, dossard agrafé sur le Tshirt, bouteille et barres à la main, prêt à s’élancer ! D’autres comme moi ont un sac dans lequel ils ont rangé leurs affaires. Le métro est bondé et nous sommes obligés de nous serrer de plus en plus au fur et à mesure des stations. A Nation, les coureurs sont obligés de rester sur le quai ! Les discussions autour de moi varient, entre les coureurs qui décompressent en rigolant bruyamment, ceux dont l’inquiétude n’est pas masqué par leurs chuchotements, ceux qui se font rassurer, ceux qui discutent tactique, parcours, la rue de Reuilly au 17ème km revient régulièrement…
Arrivé sur place, que de runners !!! L’esplanade est noire de monde. Je trouve un petit coin pour me changer, enlever mon survêtement, remplir mes deux petites gourdes avec une eau tiède emmenée dans mon sac et les mettre sur ma ceinture avec mes 2 gels. Etant donné le monde j’ai décidé de courir en autonomie afin d’éviter des ravitaillements où ce sera forcément la cohue. Je rejoins la consigne qui dans mon cas est à l’autre bout de l’esplanade forcément. Je remonte difficilement la foule mais parviens à déposer mon sac. Je pars ensuite m’échauffer et faire quelques pauses pipi supplémentaires autour d’un petit étang qui est à côté du château de Vincennes et m’apprête à rejoindre mon sas quand je croise Milouze et Running et Talons Haut qui sont venus se balader avec leurs jeunes enfants sur l’esplanade. Nous échangeons sur nos petits bouts, ils m’encouragent et me rappellent de me dépêcher, dans 10 minutes le départ officiel !
Je rejoins mon sas où c’est déjà l’embouteillage à l’entrée et vais finalement aussi y retrouver Romuald meneur d’allure 1h40, rencontré sur Twitter lui aussi. Nous nous saluons et échangeons quelques mots. Il m’apprend qu’il se remet doucement d’un sale rhume qui l’a assommé pendant 15 jours et qu’il espère que ca va aller. Il présente ses temps de passage à tous ceux qui l’entourent. On entend le speaker annoncer le départ officiel. Je vais me mettre doucement en position. Je sens le stress monter, je suis concentré, tous comme les coureurs autour de moi. J’essaye de rester bien détendu, de profiter, il fait beau mais dans ma tête je suis déjà dans ma course. Certains autour de moi sautillent et se préparent. Un immense écran présente les départs et on voir les élites s’élancer à toute vitesse. Nous avançons doucement, je vois enfin l’arche de départ. Je profite d’un arrêt du peloton pour faire des doubles nœuds à mes lacets. Mon voisin de droite et moi échangeons un regard, je dois avoir un air bizarre, nous nous sourions tous les deux, il me tape dans le dos, je lui serre la main lui souhaitant une bonne course et la foule devant nous s’agite, les têtes commencent doucement à rebondir, nous commençons à courir, l’arche s’approche, cette fois je courre vraiment, premier tapis, je déclenche le chrono de ma montre et nous sommes lancé.
Ou pas. Ca bouchonne salement. Encore plus que ce que j’imaginai. Ca slalome de partout, ca bouscule un peu, des gens courent sur les côtés, j’ai l’impression de trottiner mais je n’essaye pas de forcer le passage. Je profite de trous à droite et à gauche pour essayer de courir aussi régulièrement que possible sans slalomer sur la route mais le premier kilomètre sera couru en 5’26, autant dire déjà 26" de retard sur l’allure cible. Je me détends, je me souviens que Romuald me parlait d’une descente dans les premiers kilomètres, je rattraperai le retard à ce moment là. Petit à petit le peloton accélère. J’essaye de trouver un « train » à suivre qui serait dans mon allure, je vois une coureuse à pied qui a une belle foulée et une allure très régulière, elle donne une impression d’aisance tout en avançant bien. Je décide de la suivre.
Après 3 kilomètres, je laisserai filer mon lièvre. La descente attendue va effectivement bien me relancer mais elle a atteint une vitesse de croisière à 4’30 au km qui est bien trop rapide pour mon objectif, je vais donc la laisser filer à regret et revenir à une allure plus sage. Je visai initialement 5’ au km, là je courre plutôt entre 4’40 et 4’50 environ et je me sens bien à cette allure donc je maintiens et essaye de rester régulier. Le souffle est bon, les jambes aussi. Romuald arrive derrière moi et me tapote l’épaule en passant. Il me file un petit mot d’encouragement m’invite à le suivre je crois puis il s’éloigne au train, entouré par un groupe de coureur. Je les laisse partir, je ne vise pas 1h40, même si dans ma tête, je me dis « et si heu…. imagine, peut être que…. » vite balayé par la raison car je crains de me coller dans le rouge. Autour de moi certains soufflent déjà assez fort. Mon souffle est régulier et silencieux, cela me rassure. Nous arrivons au km5 avec un premier ravitaillement. Je tire une de mes gourdes pour boire une gorgée pendant que tout le monde se précipite vers les bouteilles d’eau. Je continue tranquille à mon petit rythme. Un des coureurs avec un Tshirt rose bonbon et une casquette retournée se met à hurler « Debout St Maurice, le Semi de Paris arrive » qui fait rigoler tout le peloton autour de lui, moi y compris. Nous passons dans un coin plutôt mignon d’ailleurs avec des maisons qui font face au bois de Vincennes, ça a un petit côté anglais assez sympa, je me dis que ça doit pas être désagréable de vivre là même si ça doit coûter un rein.
Arrivé Porte de Charenton, nous passons sur une brève portion pavée et la rue de Charenton en faux plat descendant, je reste à une allure maîtrisée sans trop me laisser embarquer, je contrôle mon cardio régulièrement, tout va bien, je suis juste en dessous des 180 pulsations. Le rigolo en tshirt rose continue de haranguer la foule pour qu’elle nous encourage, les gens nous applaudissent et crient, c’est très agréable de courir ainsi. Régulièrement des groupes de musiques et de percussions assurent l’ambiance, c’est très sympa, j’essaye de les saluer tous à chaque fois que je le peux. Nous passons le km8, un virage à droite et c’est la première difficulté Rue Taine, une jolie petite côte que je monte sans difficulté ni souffle court. Tout à coup sur le côté droit, un visage connu, c’est Stéphanie alias ptitestef de Twitter, déjà rencontré lors d’un entraînement Runhappy avec Ali. A côté d’elle un visage vue seulement sur Twitter, ce doit être missbavarde. Elles regardent derrière moi et ne me voient pas. Concentré dans ma course et dans ma montée je ne parviens pas à leur faire un signe ou les appeler. En même temps, il y a tellement de coureurs, tellement de cris de tous les spectateurs et supporters autour que je ne pense pas qu’elles m’auraient vu et encore moins entendu !
Nous basculons sur la place Félix Eboué et redescendons vers l’avenue Daumesnil, déjà empruntée dans les derniers kilomètres de ma première course, les 10kms de l’Equipe en juin dernier.
Nouveau ravitaillement, les coureurs se précipitent vers les bouteilles d’eau et les verres de Powerade. Certains annoncent la couleur, “Allez on y va là c’est le powerade et après à fond » et sprintent presque. Quand à moi, je sors tranquillement mon premier gel, l’avale vite car c’est vraiment pas terrible, deux gorgées d’eau pour le faire passer et je continue.
Aïe, une légère douleur au flanc droit, un point de côté qui arrive.
J’ai gardé une gorgée d’eau trop longtemps en bouche et me suis mis inconsciemment en apnée… Je me détends et me concentre sur une respiration régulière, sans à coup, et la douleur va doucement s’estomper.
Pendant ce temps, je vais passer à mi course en 48’30", constatant avec surprise que je suis à 10" près de mon chrono sur ma première course courue en 48’42". Sauf que maintenant, il reste 11kms à courir ! Même si je me sens très bien et que j’ai déjà couru plus de 21kms à allure jogging en sortie longue, c’est une première fois en course officielle et je ne sais pas si je serai capable de courir 11kms de plus à l’allure à laquelle je vais.
Nous arrivons sur les pavés de la place Bastille qui est littéralement noire de monde et c’est le toboggan vers les quais, il y a un nombre de spectateurs hallucinant ! Nous débarquons sur le quai des Célestins. Je vois au loin Notre Dame, superbe dans le soleil éclatant. Soleil bien présent d’ailleurs. Je devrai vraiment me faire faire des lunettes de soleil correctrices pour le sport car je suis régulièrement ébloui. J’ai un peu chaud aussi. Non correction, en fait j’ai VRAIMENT CHAUD. Je m’écouterai, je m’arrêterai et je virerai ce tshirt manche longue que j’ai mis sous un tshirt manche courte, c’est une vraie erreur ! Autant jusqu’à maintenant je n’avais pas particulièrement chaud, j’étais même bien mais là, au km12, j’ai l’impression d’étouffer. J’essaye de ne pas y penser et bois une gorgée d’eau, avalée rapidement cette fois pour ne pas réveiller le point de côté et j’essaye de penser à autre chose. Là, le panneau km13 approche avec un sacré virage en épingle à droite, je vais être bien placé à l’intérieur, tellement à la corde même que je vais ralentir et faire deux pas avant de relancer ! Là je réalise à quel point marcher est une sensation pas désagréable du tout en fait.
Je n’ai pas mal aux jambes, mon cardio est plutôt correct, un peu au dessus de 180, ça tient bon mais je sens une certaine lassitude s’installer. La chaleur, le mental ou de la fatigue, je ne sais pas mais je sais que quelque part je commence à en avoir ras le bol. Au km14, un sentiment désagréable s’installe. Le parcours semble moins roulant. La rue est plus étroite, on est enfermé entre les immeubles, j’ai l’impression d’être sur un faux plat montant, des piétons traversent le peloton n’importe comment en faisant râler les coureurs. Je vois des pompiers qui sont parmi les spectateurs et nous applaudissent. Plusieurs casernes étaient représentées sur les côtés tout le long du parcours avec des pompiers qui nous saluent, ils font plaisir à voir à ce moment là et j’essaye de les en remercier.
Tout à mes pensées, je ne vois pas une piétonne qui a décidé de traverser le peloton perpendiculairement en portant un vélo d’enfant. Genre c’est le moment idéal… Une ombre dans ma vision périphérique, un saut réflexe sur le côté et je vais l’éviter d’un poil de quart de cheveu de chauve alors qu’elle bredouille des « pardons, excusez moi, désolé, je passe…. ». Vraiment ils font ch… qu’ils aient impérativement besoin de changer de trottoir, je peux comprendre mais qu’ils le fassent en suivant le flux, pas en le traversant à toute vitesse ! Même pas envie de lui crier dessus, je veux garder de l’énergie et rester concentré. On va arriver au km16. Mon deuxième gel, une première gorgée d’eau, brève, vite avalée. Puis une deuxième, en faisant tourner un peu dans la bouche pour faire passer ce goût de pâte qui assèche. Je baisse la tête, concentré sur ma foulée, je vois le panneau km16 et le ruban d’asphalte monter. Je regarde et suis surpris. Je m’attendais à pire en fait.
Là ça monte oui mais ce n’est pas non plus le Ventoux que j’imaginai. Alors j’avance en m’économisant un peu quand même, ça reste une montée, longue en plus. Je sens aussi le gel faire « effet », j’ai l’impression d’avoir la tête plus claire. Sur le côté, un visage connu je crois, à nouveau miss bavarde mais je n’en suis pas sur, là elle a un chapeau et des ballons, je suis pas sur qu’elle en avait tout à l’heure quand je l’ai vu avec ptitestef. Dans le doute je ne dis rien et reste concentré sur la montée. Arrivée au « sommet », autour de moi ça souffle fort, mais je ne me sens pas trop mal en fait. J’ai ralenti l’allure évidemment mais ca va. Quand je regarde devant, je vois un plat, ca redescend un peu mais après ça monte encore !
Je l’ai passé ou je l’ai pas passé cette satanée rue de Reuilly ? Qu’est ce que c’est que cette deuxième montée ? Qui l’a mise là ? On m’a pas prévenu, ils m’ont rien dit et pétard celle là, je la sens dur…
Là après cette deuxième montée, c’est un peu plus le flou. Je vois que j’ai passé le km19, qu’il me reste 2 kms de rien du tout mais je me sens fatigué. Le cardio a passé la ligne rouge des 190 avec l’habituel boule qui s’est installée dans la gorge mais il reste 2 kms ca m’inquiète pas outre mesure. Je n’ai pas mal aux jambes. C’est autre chose.
J’en ai marre de courir. Ca m’amuse plus là. Arrêtez la course c’est bon on a bien rigolé mais là c’est chiant de courir en fait. Je sais pas si c’est plat ou en montée, je sais pas si je suis déjà à Vincennes ou pas, je reconnais pas le coin autour de moi, je viens jamais dans ce coin et puis j’en ai vraiment marre de courir. Devant moi des coureurs marchent sur le côté. Une ambulance devant nous est garée avec des secouristes de la croix rouge autour d’un coureur à terre.
J’essaye de me remotiver en me répétant « Allez tu marches pas, les joggers du dimanche ils marchent. Les coureurs à pied ils courent. Alors tu coures, point barre. ».
Un coup d’œil à la montre, il doit me rester environ 1500m. nouveau dialogue intérieur « 1500m c’est rien merde, c’est heu… des tours de stade. Je sais pas combien, j’ai pas envie de compter mais tu fais ca les mains dans les poches alors tu marches pas ».
J’essaye de courir un peu plus lentement en me disant que ca va aller mieux mais dans ma tête c’est toujours un peu le brouillard et j’ai l’impression de courir dans une gelée qui se solidifie de pus en plus.
Je pense alors à ma femme, aux enfants et puis je pense à Lui.
Lui qui serait tellement fier de voir ce qu’est devenue notre petite famille. Tellement fier de me voir courir, Lui qui nous disait que plus jeune il était champion de cross et qu’il aimait bien les courses de demi fond. Lui qui serait tellement content que je me sois enfin arrêté de fumer. Lui qui aurait, j’en suis sur, tellement aimé partager un peu avec moi cette nouvelle passion pour la course à pied. On aurait couru un peu ensemble en se racontant des bêtises. Et il serait super fier, j’en suis sur, de mes toutes relatives réussites, de ma constance un peu entêtée et de mes progrès.
Penser à Lui me réveille. Me remobilise. C’est pas le coup de fouet non plus, je me sens pas à 100% de mes capacités mais je relance, un peu, le buste droit, en poussant un peu sur les hanches, il reste 1500m, « merde c’est rien, c’est la fin, AVANCE nom di nom di diou ».
Je suis toujours pas capable de calculer combien de tours de piste il faut pour faire 1500m mais c’est pas le sujet, je m’en fous, j’ai toujours été une buse en math de toute façon…
J’avance un peu plus vite, on passe le panneau km20, il y a virage à droite et je suis sur qu’au bout ensuite il y aura l’arrivée. Alors je relance, encore. C’est pas du sprint loin de là hein, mais je courre de façon moins résignée, un peu mieux regroupé même si bon sang, je la vois pas cette arche.
Qu’est ce qu’il est long ce dernier kilomètre. Ca crie au mégaphone pour annoncer les photographes, je vois un espace vide à ma droite, je m’y installe et passe les photographes en essayant d’avoir une bonne foulée et de faire un petit signe. Toujours pas d’arche mais il est vraiment long ce kilomètre, c’est pas possible on a déjà fait la distance là, ma montre bippe pour annoncer la fin du 21ème km, c’est une blague cette ligne droite… Et puis je vois l’arche d’arrivée. Un tapis rouge au milieu, tiens je vais courir sur le tapis, ca doit être sympa comme sensation et je vise le milieu du tapis en accélérant comme je peux mais je crois que je sprinte que dans ma tête, j’en ai marre de courir, je suis content que ça s’arrête enfin.
Je lève les bras en passant l’arche, première fois que j’y pense tiens, et je stoppe le chrono après les tapis. 1h44’40". Pas dégueu, sous 1h45. Un peu plus éloigné d’1h40 que je ne le pensai ou que je ne l’espérai. Qu’est ce que je suis content de marcher. Ca va pas trop mal. Pas mal aux jambes.
Ca fait du bien de ne plus courir. La tête encore un peu dans le gaz, j’avance doucement en suivant le flux. Juste devant moi un coureur s’arrête les mains sur les genoux, on lui dit d’avancer, je lui donne une légère tape sur l’épaule mi félicitation, mi encouragement mais il ne s’en rend pas compte je crois. On me donne un poncho puis la médaille qui me surprend par rapport à celle de l’année dernière que j’avais vu en photo, je ne m’attendais pas à une médaille avec un « look » aussi moderne. Puis ravito, je prends une bouteille d’eau, mince je ne vois pas de banane… Tiens devant moi, je crois bien que c’est… « Alexandre ? » il se retourne, on se sourit, oui on se reconnaît, c’est amalicet, rencontrée sur Twitter, qui est venue faire la course, lui en prépa marathon de Paris.
On est content de se retrouver par hasard comme ca au milieu de 33000 coureurs. Il a fait une bonne course aussi en prépa marathon, un peu frustrant de tenir l’allure marathon mais bien content de sa course qu’il finit en 1h45 ! 1h45 en courant cool et en finissant serein, ca me fait rêver moi qui suis dans le brouillard après 1h44 ! On trouve finalement des bananes, on continue à discuter tranquillement, j’enfile mon poncho car je commence à avoir un peu froid et là je vois Isabelle (Emaboveari) qui vient vers nous ! On se salue, on discute un peu, elle s’est blessée sur la course, tendinite sur le fessier, elle est un peu déçue car elle améliore à priori son RP de seulement quelques secondes, sans sa blessure elle aurait certainement fait bien mieux.
On discute tous ensemble encore un peu puis Isabelle nous quitte et Alexandre et moi remontons vers les consignes en discutant tranquillement. Nous nous séparons ensuite car je vais récupérer mes affaires en faisant la queue qui est déjà impressionnante ! Alexandre me retrouve et vient me dire au revoir car il s’en va. Je récupère mon sac plutôt rapidement et vais chercher un petit coin où poser mon barda pour me changer car je suis trempé de sueur ! Sur le chemin je croise par hasard le couple de lapins runners marathoniens le plus célèbre de Twitter, Emir et Carole, je les salue évidemment même si ils ne m’ont jamais vu. On s’enquiert de nos résultats respectifs, Emir fait tomber le 1h30 et Carole le 1h50 donc grosses grosses perfs de leurs côtés ! 
Ensuite métro, maison, une douche bien méritée puis un bon déjeuner avant de passer l’après midi tranquillement au repos avec des chaussettes de récupération (top d’ailleurs, absolument pas eu mal aux mollets ensuite) et repenser à ma course qui me laisse à chaud un sentiment que je trouve mitigé.
Super content d’avoir couru mon premier semi, super content de ne pas avoir marché (sauf les deux pas au virage sec du km13), de finir sous les 1h45 (chrono réel de 1h43’59" en fait) mais impression d’avoir subi un peu la course, impression d’avoir un peu « lâché mentalement », je ne sais pas, impression bizarre. Ou alors une déception car je visai inconsciemment les 1h40 par rapport à mon dernier RP de 44’ sur 10km ? En même temps, en ayant préparé une allure 5’, difficile de viser sérieusement 1h40. Je sais pas trop… 
En y repensant à froid après quelques jours, je relativise ces premières sensations mitigées car je n’avais aucune expérience sur la distance et j’ai quand même au final couru ce premier semi à une allure moyenne de 4’56" quasi similaire à l’allure de mon premier 10km (4’52") couru il y a moins d’un an. Et surtout, je n’ai pas marché, je ne me suis jamais arrêté même quand ca a été un peu dur sur ce semi dont la fin est cassante. Donc content ! 
J’ai encore énormément appris sur la course à pied, sur une vraie première « longue distance » pour coureurs sur routes et je n’ai qu’une envie en fait, c’est déjà de préparer et courir un deuxième semi marathon afin de voir comment je peux m’améliorer (j’ai déjà quelques idées maintenant que je sais mieux quelle allure je pourrai viser). Je veux surtout finir une nouvelle course en me régalant une fois de plus car c’était quand même un super dimanche de course à pied sous une superbe météo, en croisant au milieu de 33000 coureurs plein de personnes appréciées sur Twitter ! Mais pour l’instant, place à la récup et à un peu de running plaisir avec l’arrivée du printemps avant la prochaine course ! 
Ha… et plus de Tshirt manche longue pour une course longue à 11h du matin par beau temps, même début mars...

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