Nixul

100 bornes !

À propos de l'auteur

Runner depuis deux ans, coureur pied nus débutant depuis un an. Un objectif me faire plaisir dans un sport ayant l'esprit d'équipe...

 

 PORTRAIT DE LA SEMAINE

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Mon portrait

Ma passion du running est née un soir de mai 2012 Ce mercredi matin, la sentence tombe, en pleine séance d'abdos, à moitié en sueur ! J'ai ...
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Nixul

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100 bornes ! - Mon article d'entrainement

100 BORNES !

Je fais un créneau au frein à main devant le gymnase de la Hotoie à Amiens.Il est 21h10 en ce vendredi soir et le secrétariat aux dossards est censé avoir fermé ses portes il y a 10 minutes.Sprint jusqu'à la salle, heureusement il reste de sympathiques bénévoles qui me remettent le précieux sésame avec le sourire. J'ai en prime le droit à un magnifique t-shirt :-) Neuf heures plus tard, me voici posté à quelques mètres de la ligne de départ.Je me place direct dans le fond car je sais d'avance que je serais dans les plus lents. Ça papote, tous le monde s'étonne de me voir pieds nus, s'interroge sur ce que je fais là, je sympathise avec un voisin qui habite à moins de 3km de chez mes parents, le monde est petit ! PAN ! Hein !? Quoi ? Qu'est ce que c'est ?Mes 342 partenaires d'un jour et moi nous nous élançons pour une petite balade de 100km le long de la Somme sans plus de fioriture que cela, pas de speak, pas de décompte, ça surprend.Mais à 6h30 en ce début du mois d'octobre il est clair que l'on a pas l'intention de faire du surplace trop longtemps. Étrangement il fait doux ce matin, je tombe donc rapidement le buff et la veste. Les premiers 500m et je suis déjà dernier. Mais beaucoup se battent avec moi pour cette place.Une première boucle de 10km me permet de faire connaissance avec 2 groupes de coureurs.Y a David, David et Damien. Pour l'un c'est sa 3è participation aux 100km d'Amiens, pour l'autre c'est son premier 100 bornes.Y a aussi Kiki, Marie-Christine et KarineKiki c'est la star locale, elle connait tous le monde aussi bien spectateurs que bénévoles, elle cours devant, claque la bise, fait 2 photos et rattrape ses copines.C'est chaud, car je suis déjà en mode économie d'énergie pour en garder le plus longtemps possible.Karine, c'est son premier 100 bornes après 2/3 marathons dont Madrid sous une pluie torrentielle. Elle s'est entraînée très sérieusement et à le sourire, joyeuse d'être présente. Très sympa elle sort même l'option torche de son téléphone pour éclairer mes pas. Attention très touchante et je n'ai pas le coeur de lui avouer que je vois suffisamment sans lumière.En effet, je suis parti les mains dans les poches sans frontales, pourtant c'est sûr et certain je ne rentrerais pas de jour ! Je suis cependant très content de mon allure à 7'33/km avec un cardio très bas proche de 70% de ma FCM Km10, fin de la première boucleJe retrouve là mon super pote qui a accepté de faire mon suiveur à vélo.Il est habillé comme en plein hiver avec trois épaisseurs de vêtements. Lui aussi à l'air heureux d'être là et satisfait de son rôle d'ange gardien. Faut dire qu'il a quand même déplacé toute sa famille pour moi et rien que pour ça je lui en suis très reconnaissant. Dans notre besace, nous avons plein de choses, des barres, des gels, de l'eau, ma potion magique,.. tout cela vient en complément des ravitos qui sont placés à peu près tous les 5 kilomètres. J'y mangerais avec grand plaisir des sandwichs de vache kiri entre 2 tucs, du babybel (dieu que c'est bon). Je prendrais aussi tout du long de l'eau agrémenté de glucose et quand il n'y en a plus eu (derniers obligent) je tournerait un peu au coca. Comme c'est étrange que dans ces situations tout ce que tu ne peux même pas voir en peinture dans la vie "normale" devient un mets délicat de haute gastronomie. Dès 8 heure, je commence à avoir froid. L'humidité est bien présente au levé du jour et la paire de gants de ski est appréciée. Faut dire que l'on commence à longer le canal et bien que les canards ne soient pas visible dans la brume on les entends bien chanter !! Une vraie mascotte ici cet animal à col vert. Jusque là, le parcours est barefoot friendly avec du revêtement bitumé ou compacté. Puis il se transforme en chemin de halage avec un gravillonnement parfait mais piquant. J'use des bas cotés herbeux pour avancer sans faire la grimace à chaque pas. Vers le km 22/23, on bifurque à droite pour faire une boucle de 10km pour revenir au même endroit en passant par Saint Sauveur. Ce passage est bitumé et "easy", je maintiens toujours ma moyenne. C'est marrant car les coureurs autour de moi sont nombreux à être là depuis le début. On double et on se fait doubler par les même. Faut dire que les arrêts aux stands pour la pause pipi sont hyper fréquents je plains ces dames qui n'ont pas autant de facilité que nous, mais le paysage leur permet tout de même de trouver de nombreux recoins.Retour sur le parcours initial à Dreuil. Depuis un moment, nous croisons des coureurs frais et impétueux. En effet, les marathoniens et les relayeurs sont parmis nous. Ce qui me vaut des encouragements chaleureux de la part de tous, cela fait plaisir. Mais qui dit retour sur le parcours initial dit aussi retour des merveilleux gravillons !!Ma technique du bas côté passe bien et c'est seulement au 40è kilomètre que je comprend que je vais en avoir tout du long. En effet, 80% du parcours se fait sur le quai de halage. Pourtant je me sens bien niveau pieds mais je n'y prend plus plaisir, ce n'est plus le pied. Je dois me résigner à rechausser.La transition pieds nus chaussures ne se fait pas facilement. En effet, mes pieds ont gonflé et je me sens à l'étroit dans mes baskets qui font pourtant 2 tailles de plus que ma pointure. Cela me brûle tellement que 2/3 kilomètres plus loin, je retente le pieds nus mais non ce n'est plus possible non plus. Le contact avec le sol est devenu insupportable. Alors je m'accommode de mes doigts de pieds boudinés dans leur carcan. J'en retirerais 2 magnifiques ampoules à chacun des petits doigts de pieds.Encore une fois, au début cette congestion est limite insupportable, puis le corps humain est si bien fait qu'il finit par s'adapter à tout. Heureusement ! Car j'avais encore facilement 50 bornes à faire Je ne suis pas forcément l'ordre chronologique des évènements mais c'est aussi l'occasion de voir pour la première fois ma petite tribue qui étais resté faire la grasse mat à l'hotel. Encore une fois ils ont rivalisé d'ingéniosité avec une belle banderole aux couleurs de la Normandie. C'est eux aussi qui font le plus de bruits avec leur pouet-pouet et leur cordes vocales. On les repère facile 300 mètres avant de les voir.Merci beaucoup pour votre présence qui m'a fait chaud au coeur. En toute logique, nous faisons demi-tour au 62è kilomètre pour revenir par le même chemin.Pour autant, cette cible nous reste longtemps inaccessible.Le passage au ravito de Fontaine sur Somme au kilomètre 57, nous apprend plusieurs choses :- il est 14h14 !- que la barrière horaire ici est à 14h 15 !!!- qu'il reste environ (le environ est important) 3km5 pour aller jusqu'au point de demi tour à Saint Rémy- que la barrière horaire de repassage au ravito de la Fontaine sur Somme est à 16h15OKKKKK !!! On repart illico sans se poser de question. On a 2h pour faire 7 bornes ce qui en toute logique se fait.Bon au final, je sais pas combien il y avait de kilomètres pour aller jusqu'à Pont Rémy mais ça m'a semblé bien plus long que les 3,5 bornes annoncées.Toujours est il que d'entendre bipper le tapis de contrôle fait bien plaisir.Et on revient à la Fontaine sur Somme avec une petite heure d'avance sur l'horaire fatidique. Mentalement, déjà d'avoir passé les 50 bornes ça te redonne de la motive car tu ne fais à présent que diminuer la distance entre toi et la ligne d'arrivée.De même, sur ce parcours en aller retour, passer l'étape de demi-tour au nord pour revenir au sud à Amiens, bah ça descend et ça devient bon. Il en faut bien peu pour tromper un homme en mal d'en finir. Ce que je vous ai pas dit c'est que ma montre ne tiens que 6h d'autonomie à peu près, je l'ai donc mise à charger sur le vélo avec une batterie nomade. Cela marche très bien et je l'ai récupéré aux environs de St Rémy bien reboostée. Par contre, je ne sais pas si c'est son séjour en vélo avec mon suiveur qui s'amuse à faire des allers retours et même à venir en aide à certains cyclistes en panne de crevaison. Ce que la fraternité dans l'effort ne lui fait pas faire. J'ai bien cru ne jamais le revoir alors que cela faisait facile 2 kilomètres que je l'avais pas revu. Peut-être que je courais trop vite pour lui :)))Enfin, tout ça pour dire que ma montre affiche à présent 1km de plus que les panneaux.Quand je passe le 75è, elle bip déjà le 76è kilomètreCe n'est rien mais phsychologiquement tu te prend à rêver qu'ils se sont plantés dans le balisage (sur un parcours FFA ^^) et que tu es plus proche de l'arrivée qu'il n'y parait. Mais non :( Bon à partir du 75è malgré une alimentation et une hydratation parfaite et régulière, malgré un entrainement de 3 mois digne d'un vrai sportif, malgré un corps reposé et ne connaissant aucune douleur ni blessure et bien force est de constater que la machine ralentit irrémédiablement.Au début, j'arrive encore à trottiner, puis je dois reconnaître que mes compagnons marcheurs vont aussi vite que moi, alors... je marche... mes tentatives de relance restent vaines. Plus de jus. Les quadris tétanisés. Ce sont alors les kilomètres les plus long ; J'ai mis 11h pour faire les 80 premiers kilomètres. Et je mettrais presque 4h pour en faire 20.L'occasion de beaucoup m'interroger sur le pourquoi du comment de la chose.Trop de sport ? Trop maigri ? Trop proche de l'ecotrail d'avril de la même année ?Pourtant je n'ai eu aucune crampe ni rien qui peux expliquer cette baisse de performance. Je ne suis même pas parti trop vite.Cette situation demeure à ce jour inexpliquée et je crois inexplicable. Un cumul de petits facteurs sans doute.Je vous épargnerai donc ces kilomètres de souffrances musculaires, la lenteur de l'enchaînement des panneaux, l'arrivée de la nuit, le froid, le chant des sirènes des kinés sur les derniers ravitos qui me proposent un massage. J'ai été très tenté ! Mais m’arrêter c'est ne jamais repartir. Je suis suffisamment lucide pour savoir que rallier l'arrivée dans les temps (maximum 15 heures offert par l'organisation) est jouable mais tendu. D'ailleurs je ne m'arrête plus aux ravitos, je m'en remet entièrement à mon suiveur qui m'encourage, me force à boire alors que mon estomac refuse à présent tout. On voit apparaître moto de la sécurité et personnel de la croix rouge. A chaque fois on nous demande si cela va bien. Bah oui tout va très bien, sauf les jambes qui m'obligent à tourner qu'à 6km/h Au 90è je peux revoir la petite famille et recevoir leurs encouragements. Je suis tellement dans le dur que je ne m'arrête pas. De toute façon, je vais tellement lentement qu'ils ont largement le temps de me voir. Certains d'entre eux s'offrent même le luxe de me suivre sur plus de 1km, j'espère qu'ils n'ont pas eu mal aux pieds avec leurs chaussures de ville (tire la langue :-PP) On rejoint enfin Amiens, le passage en zone urbaine fait drôle mais même là je n'arrive pas à relancer la machine. Des dizaines de fois je me suis demandé si je ne devais pas arrêter et jeter l'éponge et des onzaines de fois je me suis répondu que non que j'allais très bien et que rien ne pouvait m'empêcher d'être finisher même très lentement. Sur le dernier kilomètre, je me fais doubler par 4 runners. ça fout la haine mais je n'ai pas la force de les poursuivre. Les 300 derniers mètresLa famille et les amisLes bouffées d'émotions intenses entre euphorie et crise de larmesJe parviens à trottiner galvaniser par la musique, leur présence, la fin Biiiiiipppp ! 14h44m54s Voilà je suis finisher, je suis centbornard ! Mais à quel prix ?Je suis content et fier mais je trouve que cette réussite coûte trop chère. Et je ne parle pas là d'impact financier. MerciMerci à tous ceux qui m'ont encouragé tout du longMerci à ma famille qui a vécu ce 100 bornes pendant trois mois au quotidienMerci au meilleur suiveur du monde sans qui je n'aurai jamais pu réussir NixulCentbornard à 40% piedsnus

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