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Le mur, ou comment se prendre un vent magistral sur 10

10 km Corrida de Cugnaux

À propos de l'auteur

Maman de 5 enfants. Styliste modéliste, runneuse, amoureuse des livres, épicurienne et puis curieuse !...

 

 PORTRAIT DE LA SEMAINE

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Mon portrait

Je suis runneuse, maman, styliste, et la route est encore longue ! ...
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Le mur, ou comment se prendre un vent magistral sur 10 - Mon Compte-Rendu du running

LE MUR, OU COMMENT SE PRENDRE UN VENT MAGISTRAL SUR 10

J'arrive après le kilomètre 5. Je tourne au virage. Je connais des gens. je ne veux pas qu'ils me voient.Je tourne. Et je m'arrête.22 minutes et 42 secondes de course.J'ai déjà heurté de plein fouet une première muraille. Ravitaillement en eau au troisième kilomètre. 13 minutes 24 secondes. Panne sèche. Une minute d'arrêt.Je suis debout sur ce podium, récompensée pour ma première place de V1 F. Je suis une imposture.Je n'ai pas couru un dix. J'ai fait 5 courses. 5 fractionnés.Festive corrida de Cugnaux. Petite course au grand coeur.Ma dernière sur la région.Je croise ces coureurs qui m'ont accueillie avec amitié. Les visages deviennent familiers. C'est à ce moment là que je pars.Vie nomade. On profite, on s'attache et puis on plie bagage.Fête au bourg. Les enfants ont couru. Ma filoute exhibe sa médaille. Un sourire Margote ! Bravo les enfants ! Apprenez le goût de l'effort, affûtez votre esprit de compétition. Soyez justes, loyaux mais hissez haut !Les coureurs du 5 partent en trombe. Une distance qui me fait peur. Pas le cran de m'y aligner. Il faut tout y donner. Aucune hésitation. Un duel entre soi et la grande aiguille qui trotte à une vitesse vertigineuse. Je hurle pour pousser les premiers qui déboulent à 17 km/h. C'est impressionnant. Un peu effrayant, vraiment étourdissant.Les esprits s'échauffent, je me repasse en boucle les conseils de mes amis coureurs. verrouille ta course. Fait monter le tempo. Pas trop vite. Dégage toi sur la première ligne droite, prend le premier virage et stabilise. 4' 30. Tout le long. Sur le dernier, lâche les chevaux. Promenade de santé. 45 minutes à portée de foulées.Oui mais.Emportée par la foule… J'avale mon premier kilomètre en 4 minutes. Il me faut deux kilomètres de plus pour me jeter tête baissée dans la façade en béton armé qui cache ma fatigue de ces derniers jours.Blackout total. Je ris nerveusement en laissant passer le flot. J'entends les encouragements que les perplexes me lancent. Je recolle les morceaux de motivation en quelques longues et pénibles secondes. Par fierté plus que par conviction, machinalement je relance.Point de départ. Deuxième boucle. Ceux qui me connaissent ont compris. Je traîne mon rêve de chrono dans les lambeaux de ma foulée qui grince. Je me rabats une nouvelle fois sur le bas-côté. Arrête le massacre. Continue. Arrête je te dis ! continue ou cache toi. Mais ne reste pas plantée là ! Les secondes tombent. Sonores et alarmantes sur le chrono de ma montre. Il me suffit de presser le bouton rouge pour tout arrêter. Oublier cette course en miettes et déclarer forfait.Sur 10. Qui le ferait ?! Je pense à la litanie de tous ces coureurs, croisés sur marathon, perdant une à une les pièces du moteur tandis que je doublais, totalement ignorante de la douleur que peut provoquer ce fameux mur, pérorant à qui voulait l'entendre qu'une course se maîtrise, qu'il n'est de douleurs que du fruit d'un travail bâclé, d'un début de course anarchique et d'une foulée en vrac.Je pensais bien m'y cogner un jour dans ce mur.Il reviendra je le sais. Mais pour l'heure il s'invite sur une promenade.Parce que savoir le reconnaître, c'est aussi panser les plaies du départ. Encore une fois, je redémarre.Flirtant avec la frontière du 12 km/h je raccroche doucement le peloton. Le plaisir vient enfin.Les pieds réconciliés obéissent à mon esprit de compétition. Je suis 6 ème féminine. Je ne pense qu'à une chose: Passer au moins en 5 ème position.Il me reste deux kilomètres. Rien.Seconde après seconde je règle mon tempo sur l'objectif. Double la 5 ème. Il suffirait d'un rien pour qu'elle me fasse de l'ombre. Je ne me retourne pas. La 4 ème est dans le viseur. Je la doublerai à 500 mètres de la fin, sans autre joie aucune que de voir enfin la délivrance arriver.46 minutes et 58 secondes. 2 minutes 30 immobile, à tergiverser. Soit 44' 28 de course active.Je le sais que ce n'est pas rien. Mais ce que je sais c'est que cela ne vaut rien. Ce n'était pas moi. Pas ma course, pas ce que j'avais préparé. C'était subi, désordonné, ridicule.Je voulais un mur.Je l'ai eu. Pas là où je l'attendais.Repos maintenant. Entre deux cartons de déménagement et une montagne de travail.En septembre j'attaque les choses sérieuses.72 kilomètres à l'horizon décembre - Et pour ceux qui suivent "lastyliste" un joli projet en construction -…Une promenade de santé ;)Départ du drame en 5 actes. ( Photos Pierre Garaudet pour Running Mag )- Bravo à Julie, en rose, 2 ème féminine en 44' 42 avec qui j'avais décidé de courir, accompagnée de Laurent ( le même lièvre aux petits oignons que sur le TUT ) avant que ma linotte de tête s'en mêle  - Photo Maud Pagèze pour RunningtrailPour info, je perds 55" sur mon record - Ici - couru avec autrement plus d'intelligence.- Bonus coup de coeur à Jean-Marc encore, toujours si gentil et à cet inconnu venu me voir après la course pour me remercier d'avoir été son moteur sur ses trois derniers kilomètres. Yallah ! - -J'essaie toujours de faire ce que je ne sais pas faire, c'est ainsi que j'espère apprendre à le faire - (Picasso)

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